La décision de la Chambre criminelle du 18 septembre 2024
Faits essentiels
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Date de l’arrêt : 18 septembre 2024
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Chambre criminelle : juridiction de la Cour de cassation qui statue sur les crimes et délits.
Nouvelle interprétation
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Infraction « renouvelable »
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Traditionnellement, le délit de corruption est « instantané » : il se constitue une fois le pacte conclu.
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La Chambre criminelle dit qu’il se renouvelle à chaque acte d’exécution (par exemple, versement d’une somme, avantage accordé).
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Qualité disparue
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Même si, après la signature, le corrompu perd sa fonction (ex. démission, révocation), les actes qui “exécutent” le pacte restent punissables.
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Raisonnement : chaque paiement ou avantage accordé est un nouvel acte corruptif, lié au pacte originel.
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Décision de la Chambre Criminelle : pourquoi est-elle controversé ?
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Principe de légalité criminelle : une infraction doit être définie précisément par la loi.
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Ici, on pourrait penser que, si la qualité du corrompu disparaît, l’élément légal du délit (la fonction) n’existe plus.
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La jurisprudence répond que le pacte initial suffit et que les versements postérieurs restent punissables.
En résumé
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Le délit de corruption se constitue dès la conclusion du pacte.
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Par arrêt du 18 septembre 2024, la Cour de cassation a estimé que chaque acte d’exécution (paiement, avantage) renouvelle l’infraction, même si le corrompu n’a plus sa fonction.
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Cette approche est jugée controversée car elle repousse les limites du principe de légalité.